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3. Chap. xi, 4-17 : Le bon pasteur : l’indocilité du troupeau, cause de ses malheurs. — Thème général, ordre divin (xi, 4-6). Le bon pasteur, sa vigilance pour protéger ses brebis (xi, 7-8a) ; las de ses brebis, il brise sa première houlette et réclame son salaire (xi, 8b-12) ; injurié par ses brebis, il brise sa seconde houlette (xi, 13, 14) Les brebis sous la conduite d’un mauvais pasteur (xi, 15-17).* Ces vers. complètent la description de la désolation, interrompue depuis x, 4 par les promesses.
Ouvre tes portes, Liban, et que le feu dévore tes cèdres ! Lamente-toi, cyprès, car le cèdre est tombé, les arbres magnifiques ont été ravagés ! Lamentez-vous, chênes de Basan, car la forêt impénétrable est abattue ! On entend la lamentation des bergers, parce que leur gloire est ruinée ; on entend le rugissement des lionceaux, car ce qui faisait l’orgueil du Jourdain a été ruiné.
Ainsi parle Yahweh, mon Dieu : « Sois pasteur du troupeau de carnage Le troupeau de carnage, les brebis que des maîtres et des bergers cruels mènent à leur perte, c.-à-d. la nation israélite, chefs et peuple. La parole est adressée au prophète, qui, dans la suite, joue d’abord le rôle du bon berger ; puis, lorsque l’entreprise du bon berger a échoué, devient le mauvais berger. que leurs acheteurs tuent impunément, et dont les vendeurs disent : Béni soit Yahweh ! je m’enrichis, — et que leurs bergers n’épargnent point. Car je n’épargnerai plus les habitants du pays, — oracle de Yahweh ; voici que moi-même je livrerai les hommes aux mains les uns des autres et aux mains de leur roi ; ils dévasteront le pays, et je ne délivrerai pas de leur main. »
Alors je me fis pasteur du troupeau de carnage, et aussi des plus misérables Les plus misérables, dont on aurait été tenté de ne pas s’occuper, mais qui furent les plus fidèles au divin pasteur. — Grâce, Lien ; voir vers. 10 et 14. du troupeau. Je pris deux houlettes ; je nommai l’une Grâce, et je nommai l’autre Lien, et je fis paître le troupeau. Je retranchai les trois pasteurs§ Les trois pasteurs, les autorités existantes : chefs politiques, prêtres, prophètes. À moins qu’il ne s’agisse d’individualités précises, v. g. de trois rois. — En un seul mois : expression symbolique ; un mois suffit au pasteur pour éprouver la docilité de son troupeau. en un seul mois.
Et je perdis patience avec les brebis, et elles aussi étaient lasses de moi. Et je dis : « Je ne vous paîtrai plus ; que celle qui meurt, meure ; que celle qui disparaît, disparaisse, et que celles qui restent se dévorent les unes les autres ! »
10  Je pris ma houlette Grâce et je la brisai, pour rompre mon alliance que j’avais faite avec tous les peuples. 11  Elle fut brisée en ce jour-là, et ainsi les plus misérables du troupeau, qui faisaient cas de moi* Qui faisaient cas de moi ; litt., qui m’observaient., connurent que telle était la parole de Yahweh.
12  Et je leur dis : « Si vous le trouvez bon, donnez-moi mon salaire ; sinon, n’en faites rien. » Et ils pesèrent mon salaire, trente sicles d’argent Trente sicles d’argent, environ quatre-vingt-dix francs de notre monnaie ; c’était le prix d’un esclave (Exod. xxi, 32).. 13  Et Yahweh me dit : « Jette-le au potier Jette-le au potier, avec mépris. — Ce prix magnifique : ironie., ce prix magnifique auquel j’ai été estimé par eux ! » Et je pris les trente sicles d’argent et je les jetai dans la maison de Yahweh, au potier. 14  Je brisai ensuite ma seconde houlette Lien, pour rompre la fraternité entre Juda et Israël.§ Suite du départ du bon pasteur : schisme et manque d’unité.
15  Yahweh me dit : « Prends maintenant  l’attirail d’un nouveau pasteur.* Après avoir repoussé le bon pasteur, Israël vivra désormais sous la conduite de mauvais pasteurs. 16  Car voici que moi-même je vais susciter sur le pays un berger qui n’aura pas souci des brebis qui se perdent, qui ne cherchera pas ce qui est dispersé, qui ne guérira pas celle qui est blessée ; il ne nourrira pas celle qui est saine, il mangera la chair de celle qui est grasse et fendra leur sabot. 17  Malheur au pasteur de néant qui délaisse le troupeau ! Que le glaive soit sur son bras et sur son œil droit ! Que son bras se dessèche,et que son œil droit s’éteigne ! » Condamnation du mauvais pasteur.

*^ Ces vers. complètent la description de la désolation, interrompue depuis x, 4 par les promesses.

11,4 Le troupeau de carnage, les brebis que des maîtres et des bergers cruels mènent à leur perte, c.-à-d. la nation israélite, chefs et peuple. La parole est adressée au prophète, qui, dans la suite, joue d’abord le rôle du bon berger ; puis, lorsque l’entreprise du bon berger a échoué, devient le mauvais berger.

11,7 Les plus misérables, dont on aurait été tenté de ne pas s’occuper, mais qui furent les plus fidèles au divin pasteur. — Grâce, Lien ; voir vers. 10 et 14.

§11,8 Les trois pasteurs, les autorités existantes : chefs politiques, prêtres, prophètes. À moins qu’il ne s’agisse d’individualités précises, v. g. de trois rois. — En un seul mois : expression symbolique ; un mois suffit au pasteur pour éprouver la docilité de son troupeau.

*11,11 Qui faisaient cas de moi ; litt., qui m’observaient.

11,12 Trente sicles d’argent, environ quatre-vingt-dix francs de notre monnaie ; c’était le prix d’un esclave (Exod. xxi, 32).

11,13 Jette-le au potier, avec mépris. — Ce prix magnifique : ironie.

§11,14 Suite du départ du bon pasteur : schisme et manque d’unité.

*11,15 Après avoir repoussé le bon pasteur, Israël vivra désormais sous la conduite de mauvais pasteurs.

11,17 Condamnation du mauvais pasteur.